<!DOCTYPE HTML PUBLIC "-//W3C//DTD HTML 4.01 Transitional//EN"> <html> <head> <meta http-equiv="content-type" content="text/html; charset=UTF-8"> </head> <body bgcolor="#ffff99" text="#000099"> <big><font size="+2"><font face="Times New Roman">22 mars 2010 <br> <br> Agence France-Presse<br> <br> À l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie, le président français, Nicolas Sarkozy, a livré un discours d'une rare vigueur en faveur du rayonnement de la langue française dans le monde. Alors qu'il recevait, samedi à l'Élysée, plus de 400 personnalités du monde francophone, dont de nombreux Québécois, il a plaidé en faveur d'un «français qui se défend» et a dénoncé le «snobisme» de ces diplomates qui préfèrent s'exprimer en anglais. Appelant au renforcement de l'action politique de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), il a jugé inacceptable que celle-ci ne soit pas invitée à la Conférence de reconstruction d'Haïti qui se tiendra le 31 mars. <br> <br> «Je le dis comme je le pense. Il n'y a pas de fatalité. La Francophonie est pour la diplomatie française une priorité, encore faudrait-il que tous les diplomates français y croient. Ils sont tellement heureux de parler anglais. Si eux-mêmes ne parlent pas français pourquoi voulez-vous que les autres le fassent?»<br> <br> Sortant du texte de son discours, le président a ironisé sur «cette espèce de snobisme» de ceux qui croient «faire intelligent ou moderne» en choisissant toujours l'anglais. «Nos représentants dans ces institutions doivent parler le français, ils doivent être les représentants de l'intransigeance francophone, a-t-il affirmé. [...] Nous n'avons rien contre l'anglais, nous voulons que le français demeure une langue internationale».<br> <br> Récemment, Nicolas Sarkozy a demandé à son représentant personnel dans la Francophonie, l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, de se rendre aux sièges des principales organisations internationales pour réclamer que le statut du français y soit respecté. «Toute petite concession en entraînerait une autre sur la pente fatale de l'abandon», dit le président. Évoquant la situation d'Haïti, il ajoute même qu'il est «inacceptable que les contingents de l'ONU agissant dans les pays francophones ne comprennent pas un mot de notre langue.»<br> <br> Jean-Pierre Raffarin a confirmé au Devoir que le président lui avait demandé de s'assurer que les représentants français dans les organisations internationales s'expriment le plus possible en français. Cela inclut le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, et le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy. Il a soutenu que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ne devrait pas se contenter de répondre en français aux questions en français, mais prononcer des discours importants en français.<br> <br> Ces paroles inusitées dans la bouche du président français ont suscité la satisfaction dans l'assistance où l'on reconnaissait notamment le parolier Luc Plamondon, la comédienne Gabrielle Lazure et le chanteur Robert Charlebois. «Quel discours!», s'est exclamé ce dernier qui ne dissimulait pas sa joie.<br> <br> À six mois du prochain sommet de la Francophonie, Nicolas Sarkozy a aussi appelé au renforcement de l'action politique de l'OIF. «Il s'agit de savoir, entre nous, si c'est un rite ou une volonté. Si c'est un réflexe qui s'émoussera avec le temps ou si c'est un choix politique. Vous avez clairement compris que, pour moi, c'est un choix politique.»<br> <br> Le président invite les pays francophones à s'exprimer sur la gouvernance mondiale et à réclamer une réforme de l'ONU accordant une plus large place aux pays émergents. «L'OIF ne peut pas accepter qu'il n'y ait pas un pays africain, francophone ou non, qui soit membre permanent du Conseil de sécurité.»<br> <br> Nicolas Sarkozy a déploré que l'OIF n'ait pas encore été conviée à la conférence de reconstruction d'Haïti qui se tiendra à New York dans dix jours. On sait que l'OIF avait été exclue de la conférence précédente tenue à Montréal. «Il va de soi que l'OIF doit, en tant que telle, être présente lors de la conférence internationale de reconstruction d'Haïti. Personne ne comprendrait qu'il n'en soit pas ainsi.» <br> <br> Selon le président français, la Francophonie vit un paradoxe puisque le tiers des membres de l'ONU sont membres de l'OIF ou observateurs et que la masse des 200 millions de personnes qui s'expriment en français ne cesse de croître. «Et si la faiblesse de la Francophonie, c'était qu'elle était la seule à ignorer sa force?, a demandé le président. Cette espèce de complexe tout à fait hors de situation, hors des réalités, qui fait qu'on est toujours prêt à s'excuser alors que c'est un succès.»<br> <br> Il a conclu son discours par un plaidoyer contre le monolinguisme, le prêt-à-porter culturel et l'uniformité. «Si on cède sur le français, c'est qu'on cédera sur toutes les autres cultures et toutes les autres langues du monde.»</font></font></big> </body> </html>